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Beaucoup pensent que la décision d’Amazon de mettre fin à ses opérations au Québec repose uniquement sur la syndicalisation des 200 employés de son entrepôt DXT4 à Laval au printemps dernier. Si cette explication est largement acceptée, une question essentielle demeure ignorée : d’autres facteurs auraient-ils pu influencer cette décision ?
L’une des hypothèses les moins explorées concerne le fardeau financier imposé par le système de santé au travail du Québec, en particulier les coûts excessifs liés aux réclamations de la CNESST. Forts de notre expérience dans la gestion de ces dossiers pour les employeurs québécois, nous estimons que cet enjeu mérite une attention sérieuse dans l’analyse du départ d’Amazon.
Un système de santé au travail défaillant
Pour comprendre l’éventuel lien entre le système de santé au travail québécois et la décision d’Amazon, il faut s’intéresser à une tendance préoccupante dans les pratiques de réadaptation professionnelle de la province.
En 2009, La Presse révélait un scandale impliquant la Clinique de réadaptation HTB, accusée d’avoir administré des centaines de traitements inutiles en violation des recommandations médicales établies. Cette clinique a ensuite été poursuivie par la CSST et la SAAQ avant d’être fermée.
Mais cette fermeture n’a pas mis fin aux pratiques abusives. Au contraire, ce modèle de surtraitement semble s’être généralisé dans plusieurs grandes cliniques corporatives ainsi que dans des centres de physiothérapie plus petits.
Nos analyses récentes de 11 réclamations récentes à la CNESST, en les comparant aux Reed Group MD Guidelines—une référence mondiale en matière de traitements médicaux efficaces—ont mis en évidence des écarts stupéfiants :
🔸 Nombre total de séances de traitement: jusqu’à 68 fois le standard recommandé.
🔸 Durée totale des traitements : jusqu’à 9 fois plus longue que nécessaire.
🔸 Fréquence des séances : jusqu’à 8 fois la norme suggérée.
Les conséquences de ces traitements excessifs sont dramatiques :
✔️ Pour les travailleurs blessés : Une aggravation des conditions médicales, des douleurs chroniques, des incapacités permanentes et une détérioration de la qualité de vie.
✔️ Pour les employeurs : Des absences prolongées, des primes CNESST qui explosent, des adaptations coûteuses pour les employés devenus inaptes et une gestion administrative alourdie.
✔️ Pour la société : Des coûts de santé et sociaux qui augmentent, tout en réduisant l’employabilité des travailleurs touchés.
Un fardeau insoutenable pour les entreprises : Un facteur clé du départ d’Amazon ?
Dans ce contexte, il est légitime de se demander si Amazon, une entreprise obsédée par l’efficacité des coûts et les décisions basées sur les données, a pris en compte ces défis systémiques avant de quitter le Québec.
Si la syndicalisation des travailleurs a sans doute joué un rôle, le système de santé au travail du Québec pourrait-il avoir été la goutte de trop ?
Si tel est le cas, cette situation soulève des questions urgentes pour l’avenir économique du Québec :
❓ D’autres multinationales suivront-elles l’exemple d’Amazon, notamment dans un contexte où la montée des tarifs américains ajoute une pression financière supplémentaire ?
❓ Le gouvernement québécois doit-il ouvrir une enquête sur les coûts de santé au travail qui alourdissent le climat des affaires ?
Il est temps de dépasser la simple spéculation et d’initier une véritable discussion sur cette problématique. MedExtra se tient prêt à collaborer avec le milieu des affaires pour exposer l’ampleur du problème et proposer des solutions concrètes visant à réduire les risques liés au système de santé au travail du Québec.
Le départ d’un géant comme Amazon est un signal d’alarme. Le Québec ne peut pas se permettre d’ignorer les obstacles structurels qui pourraient inciter d’autres entreprises à quitter la province.
Ces dernières années, les réclamations pour troubles de santé mentale et harcèlement en milieu de travail—ces pathologies invisibles—sont de plus en plus reconnues comme des maladies professionnelles par la CNESST.
Contrairement aux blessures physiques, ces cas sont souvent opaques et surviennent fréquemment après des évaluations de performance négatives, des conflits en milieu de travail ou des difficultés personnelles.
À la différence des troubles musculosquelettiques visibles, où l’aptitude au travail peut être évaluée de manière objective, il n’existe actuellement aucune directive claire permettant d’évaluer la capacité des employés à reprendre le travail après une réclamation en santé mentale.
L’analyse des données validées par MedExtra montre qu’un nombre significatif de cas concernent des employés exploitant un système dépourvu de contrôle, où les médecins, ne se voyant pas comme des arbitres et craignant des plaintes à leur ordre professionnel, accordent trop facilement des arrêts de travail.
Les consultants en santé et sécurité au travail ainsi que les mutuelles de prévention disposent de peu d’outils pour accélérer le retour temporaire au travail ou la consolidation des dossiers.
L’intervention précoce du Directeur Médical Virtuel permet de vérifier et valider la légitimité des réclamations tout en identifiant les cas d’abus. Grâce à une approche médicale collégiale et fondée sur les meilleures pratiques, nous facilitons un retour à la santé et au travail plus rapide.
La santé mentale doit être traité comme la santé physique
La santé mentale en milieu de travail mérite la même attention que la santé physique. Toutefois, pour assurer la viabilité du système, il est crucial de trouver un équilibre entre le bien-être des employés et une gestion médicale rigoureuse des réclamations.
L’application de protocoles de gestion médicale fondés sur les meilleures pratiques, comme ceux proposés par MedExtra, permet de réduire les absences prolongées, accélérer le traitement des dossiers et préserver la productivité des entreprises—tout en garantissant que les employés qui en ont réellement besoin reçoivent un soutien adéquat.
Comment les entreprises devraient-elles gérer les réclamations en santé mentale ? Pour savoir comment cela vous affecte, cliquez ici pour un audit gratuit.
Ces dernières années ont vu réapparaître une tendance très préoccupante dans la réadaptation des blessures musculo-squelettiques mineures liées au travail (entorses, tendinites…), comme le révèle l’analyse des données validées de MedExtra, basée sur le modèle 5-5-5 de la clinique de réadaptation HTB.
En comparaison aux lignes directrices de Reed Group MD Guidelines, référence mondiale en matière de réhabilitation des blessures musculo-squelettiques liées au travail, même les affections les plus mineures sont désormais sur-traitées dans presque toutes les cliniques de réadaptation/physiothérapie :
- De 2,5 à 68 fois le nombre de séances de traitement
- De 2,1 à 9 fois la durée du traitement
- De 1 à 8 fois la fréquence des séances
Aussi incroyable que cela puisse paraître, les médecins ne sont généralement pas informés de ce sur-traitement et avec une connaissance limitée des traitements de réhabilitation musculo-squelettique
Avec la mise en œuvre de l’assignation temporaire réduisant le remplacement du salaire mensuel, la plus grande charge des réclamations de la CNESST et un contrôle pratiquement inexistant au niveau de la CNESST, les coûts considérables de ce sur-traitement ainsi que son impact sur le retard de consolidation, et l’augmentation de l’incidence des limitations fonctionnelles et les incapacités partielles permanentes causée par ce surtraitement passent inaperçues auprès des gestionnaires RH, des médecins-experts et du BEM.
Il est important de noter que de nombreux employés affectés sont souvent des travailleurs précaires et des immigrants récents. Une fois soumis à ce sur-traitement excessif, en totale violation de toutes les normes internationales, ils se retrouvent souvent seuls avec une compensation dérisoire.
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Le paradoxe
Il existe un paradoxe pour les employeurs canadiens, à savoir l’augmentation des coûts des avantages sociaux et de l’absentéisme — en particulier pour des raisons de santé mentale et d’autres pathologies invisibles non vérifiables objectivement — face à l’augmentation des dépenses des entreprises pour des programmes sophistiqués de promotion de la santé, de prévention, de soutien et de bien-être des employés, fondés sur les données et la technologie.
Ce que dit l’industrie
Certains acteurs du secteur se sont attaqués à ce paradoxe : parlant spécifiquement de la santé mentale dans leur publication complète de 2021 intitulée L’énigme de la mauvaise santé mentale sur le lieu de travail (The Puzzle of Poor Workplace Mental Health)1, MindBeacon souligne que « 28 millions de Canadiens ont accès à un soutien en matière de santé mentale au travail grâce aux programmes d’aide aux employés (PAE) », que « les PAE sont très efficaces pour améliorer les résultats en matière de santé mentale » et que « les employés qui ont recours aux services des PAE sont moins susceptibles de s’absenter du travail ». MindBeacon cite également les « QUATRE PRINCIPAUX PROBLÈMES DU STATUT QUO DU PAE (sic) » comme cause de ce paradoxe :
- L’utilisation des produits par les employés est faible : Estimé à 11 % pour TOUS les services du PAE
- Les produits proposés ne couvrent pas tous leurs besoins
- Manque d’outils nécessaires au suivi de l’efficacité
- Une approche par produit versus une stratégie de santé mentale sur le lieu de travail
Si cette évaluation des PAE d’aujourd’hui est vraie, un autre acteur important, Mercer Marsh, a identifié que la cause de l’augmentation des coûts des prestations n’est pas l’absence de programmes ou leur faible utilisation, mais la mauvaise qualité des soins médicaux2 ; en effet, sa publication de 2022, Trois étapes pour mieux contrôler les coûts des soins de santé et des avantages sociaux, indique que « [l]es conséquences d’un mauvais traitement initial […] engendrent des coûts inutiles et ont un effet négatif sur l’expérience du patient et l’issue des soins. »
Amplifié d’une part par le manque de données dans l’écosystème canadien des soins de santé — identifié par l’Institut C.D. Howe en 20153 — et, d’autre part, par des médecins débordés, qui semblent se plier à toutes les demandes d’arrêt de travail et n’ont pas assez de temps pour appliquer les lignes directrices sur les meilleurs soins, il est clair que des soins médiocres mènent à des résultats médiocres.
Que sont des soins de qualité ?
L’Organisation mondiale de la santé8 et l’Institut de médecine9 définissent les soins médicaux de qualité comme des services de santé conformes à des connaissances professionnelles validées et fondées sur des preuves, qui augmentent la probabilité d’obtenir les résultats souhaités en matière de santé.
En d’autres termes, l’augmentation des coûts des soins de santé dans les entreprises est due aux résultats sous-optimaux de soins de mauvaise qualité en matière de santé mentale, de médicaments spécialisés4 et de maladies chroniques.
L’accent mis sur la qualité des soins : Une nouvelle solution pour faire face à la hausse des coûts
Reconnaissant que seuls des soins optimaux, fondés sur des lignes directrices, permettent d’obtenir des résultats optimaux, la solution en trois étapes de Mercer[i] cite les éléments suivants pour créer de la valeur :
- Des prestataires de soins médicaux de qualité et rentables (conception du régime)
- Une approche fondée sur les données
- Recherche de gains d’efficacité
C’est ce que confirment 75 % des 210 assureurs mondiaux de soins de santé financés par l’employeur, qui citent dans le rapport Les principales tendances en matière de santé pour 20226 leurs trois principales priorités stratégiques pour faire face à l’augmentation des coûts des soins de santé :
- Analyse de données — 34 %
- Gestion des fournisseurs — 21 %
- Conception des avantages sociaux axée sur la qualité des soins — 20 %
En accord avec MindBeacon et Mercer Marsh, la solution de santé au travail de 2024 pour la prévention, les soins et le contrôle des coûts doit englober :
- L’accès : simple et sans liste d’attente
- Des soins de la plus haute qualité : des résultats optimaux holistiques et complets7 pour tous les problèmes de santé
- Les données et l’analyse des données
- Des communications multidirectionnelles fluides pour briser les cloisonnements et accéder à l’information
Conclusion
Le paradoxe de l’augmentation de l’absentéisme — et des coûts associés — pour cause de santé mentale et d’autres pathologies invisibles, malgré la vaste gamme de services de soutien à la santé en entreprise et leurs résultats positifs avérés sur la productivité et la santé mentale des travailleurs, a incité à rechercher la pièce manquante pour résoudre ce paradoxe. Des soins de haute qualité sont la pièce manquante pour les fournisseurs d’avantages sociaux, de PAE et de programmes de bien-être, sans laquelle les coûts des entreprises continueront d’augmenter, quels que soient les autres changements apportés, comme l’histoire l’a montré. Le contrôle des coûts des avantages sociaux exige des résultats optimaux en termes de retour rapide à la santé, ce qui ne peut être obtenu qu’avec des soins initiaux optimaux et rapides, conformes aux lignes directrices spécifiques aux maladies par les médecins traitants pour les afflictions médicales à l’origine des coûts : Santé mentale, arthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, colite et autres.
Tant que la solution Mercer Marsh ne sera pas mise en œuvre dans les avantages sociaux, les problèmes de santé et les coûts continueront d’augmenter, en raison des résultats sous-optimaux résultant de soins sous-optimaux, malgré les offres de santé proposées dans les prestations complémentaires.
[1] https://info.mindbeacon.com/the-puzzle-of-poor-workplace-mental-health
[2] https://medextra.com/mercer-marsh/#mm-three-steps, « Trois étapes pour mieux contrôler les coûts des soins de santé et des avantages sociaux »
[3] www.cdhowe.org/sites/default/files/2021-10/Commentary_438.pdf Mesurer les résultats dans le secteur de la santé au Canada : Optimiser la valeur des soins de santé
[4] https://healthlibrary.telus.com/en/health-benefits-hub/your-copy-awaits-the-2023-drug-data-trends-national-benchmarks-report
[5] https://medextra.com/mercer-marsh/#mm-three-steps, « Trois étapes pour mieux contrôler les coûts des soins de santé et des avantages sociaux »
[6] https://medextra.com/wp-content/uploads/2022-Mercer-Marsh-Health-Trends-Report.pdf (en anglais seulement)
[7] Soins complets contre soins holistiques. Études de cas de maladies chroniques https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11847792/
[8] https://www.who.int/health-topics/quality-of-care#tab=tab_1
[9]https://www.ahrq.gov/patient-safety/quality-resources/tools/chtoolbx/understand/index.html